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Camille Daloz a offert aux lycéens de Paul Rey avec sa troupe '' Le Cri Dévot '' le jeudi 30 septembre 2021 une invitation. L'objectif était la remémoration de l'épisode tragique de la Shoah à travers une pièce de théâtre avec seulement deux monologues et l'aide de notre imagination.
'' Mémoires et résistance ''


Une pièce simple qui a pris lieu dans un cadre épuré.
Cette pièce s'est déroulée dans une simple salle de classe de l'établissement, sans décor. Or, aucun problème pour cela, les deux monologues de 30 minutes chacun ont pu remplir ce critère seuls ! La disposition scénique tri-frontale était particulière, mais intéressante dans la mesure où nous avons pu nous sentir intégrés dans les deux histoires. Ces deux monologues avaient comme thème la Shoah, à deux époques différentes.


Un premier monologue qui prône le devoir de mémoire.
Le premier raconte l'histoire d'une fille qui cherche pendant longtemps la signification de la suite de chiffres tatoués sur l'avant-bras de sa grand-mère. A force d’interrogations, cette dernière lui explique et lui dévoile tout. Au moment du monologue la petite-fille grande à présent, se fait tatouer le même matricule que sa grand-mère et donc son histoire en accomplissant un devoir de mémoire pour les victimes de la Shoah. En même temps que cela, elle nous dit l'histoire qui se cache derrière chaque chiffre. Sa grand-mère a alors l'important rôle de guide dans la transmission de cet épisode de l'Histoire qui participe à l'éducation de sa petite-fille. Son monologue mêlant émotion et humour, pour prendre de la distance sur la situation, s'est terminé sur une vidéo montrant des grands-parents avec leurs petits enfants
qui, eux aussi, se sont fait tatouer leurs matricules.

@Leo Daniel

@Léo Daniel

La volonté d'éduquer pour rendre libre, même quand la fin est proche.
Ensuite, le second monologue prend place dans un lieu sombre et insoupçonnable : un des wagons des trains qui mènent au camp d’Auschwitz. Le comédien se met dans la peau de quelqu'un qui regarde une scène étonnante dans ces conditions : un père qui cherche à éduquer et instruire son fils pour l'émanciper, dans le but qu'il devienne libre. Cette deuxième partie de la pièce nous a donné beaucoup de frissons. Elle transmettait une mine d'émotions qui en a ému plus d'un à la vue du message transmis par ce père et de sa volonté d'éduquer à tout prix et malgré tout son jeune fils. D'ailleurs, cette deuxième partie s'est terminée par une mélodie d'un style plutôt pathétique qui a su nous plonger jusqu'au bout dans la pièce !


Une pièce de théâtre que nous n’oublierons pas de si tôt !
C'était un moment de remémoration qui a suscité notre émerveillement face au très bon jeu des acteurs et la manière dont ils ont su faire un balancement entre passé et présent très réussi ! Nous avons aussi éprouvé de l'étonnement face à la seconde partie de la pièce avec cet enfant innocent qui n'avait rien demandé et qui retrouve la transmission des connaissances de son père quelques heures avant sa mort dans ce même wagon. C'était une pièce simple, mais renversante qui a su ''embuller'' notre esprit dans un XX° siècle parfois oublié.

Anna Pêtre et Malory Barroso.